par amlf_admin_2010 | Avr 4, 2021 | Actualités
Sous Mohammed VI, le Maroc a réussi à construire un vrai leadership sur le continent africain. Aujourd’hui, les observateurs parlent d’une puissance africaine. Comment le pays a-t-il pu réorienter sa stratégie pour devenir la force africaine que l’on connait actuellement ? La réponse dans la suite.
Une dynamique à l’œuvre depuis des années
Depuis le début du règne du roi Mohammed Vi en 1999, force est de constater qu’il y a eu une réorientation de la politique africaine du royaume. A l’époque, la politique africaine du Maroc n’avait pas de direction claire. On n’avait effectivement du mal à identifier les contours de cette stratégie, pour qu’il y en ait eu une. On parlait plutôt d’une diplomatie de niche. La situation a beaucoup changé depuis. Aujourd’hui, on parle de leadership diplomatique marocain en Afrique. Une réussite dont les premiers signes se sont dessinés en 2017, année qui a marqué le retour du Maroc au sein de l’Union africaine. Une décision qui a suscité un appui croissant des Etats africains à la reconnaissance de la marocanité du Sahara. En effet, rien qu’en 2020, 15 pays africains ont ouvert un consulat dans les provinces du sud du royaume.
Une stratégie indirecte
Depuis l’intronisation de Mohammed VI, le royaume du Maroc mène une offensive de charme vers l’Afrique, en travaillant sur son intégration au sein du continent en tant que puissance africaine. Cette intégration a été basée sur le levier diplomatique, à travers une stratégie indirecte, ou l’art d’utiliser la diplomatie de manière offensive, sans pour autant entrer en conflit avec l’adversaire. Dans le cas du Maroc, cet adversaire n’est autre que le Front Polisario et les Etats qui le soutiennent. La grande réussite du Maroc à ce niveau est d’avoir réussi à neutraliser ce dernier via la multiplication des moyens de dissuasion diplomatique, une stratégie qui contraste clairement avec celle du passé.
40 visites d’Etat sur le continent africain
Le chiffre est en soi assez éloquent : entre 2001 et 2016, le roi Mohammed VI a effectué une quarantaine de visites d’Etat en Afrique, instaurant de nouveaux cadres de coopération multisectoriels. Cela fait suite aux anciennes accusations selon lesquelles le Maroc se contentait de défendre ses intérêts territoriaux au prix d’une vision solidaire avec l’Afrique. La réponse du royaume a été de dire que la défense de ses intérêts n’était pas incompatible avec l’expression d’une solidarité africaine. C’est ainsi que le pays s’est engagé sur la voie de la diplomatie bilatérale, un cadre propice au réengagement progressif du Maroc sur le continent.
par amlf_admin_2010 | Avr 2, 2021 | Personnalités
Le 25 octobre 2018, le parlement éthiopien a voté à l’unanimité en faveur de la nomination de Sahle-Work Zewde comme première femme président de l’Ethiopie. Cette nomination intervenue après la démission de l’ex-président Mulatu Teshome a marqué un nouveau chapitre dans l’histoire de ce pays de l’Est africain.
Retour en détails sur le parcours impressionnant de cette femme politique.
Un début de parcours très réussi
Née le 21 avril 1950 à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, Mme Sahle-Work s’est découvert très tôt une passion pour la francophonie. Une passion qui l’a poussée à suivre ses études supérieures en France. Quelques années après son retour au pays, vers la fin des années 1980, elle a commencé sa carrière de diplomate en assumant des fonctions dans plusieurs pays francophones. Et c’est exactement en 1989 qu’elle a reçu sa toute première nomination au Sénégal de la part du régime militaire éthiopien communiste à l’époque.
Quatre ans plus tard et jusqu’en 2002, elle a officié à Djibouti comme ambassadrice de son pays et représentante de l’autorité intergouvernementale pour le développement. L’importance stratégique du Djibouti pour le régime éthiopien démontre à quel point il croyait en le potentiel de cette femme déterminée comme jamais à jouer un rôle important dans l’histoire moderne de l’Ethiopie.
Durant son périple Djiboutien, Mme Sahle-Work a beaucoup appris sur la culture somalienne, chose qui l’a beaucoup aidée dans ses missions diplomatiques dans un État par lequel transitent 95% du commerce éthiopien.
Une carrière diplomatique des plus réussies
Le succès de Mme Sahle-Work en Afrique n’est pas passé inaperçu ! En effet, après son périple dans plusieurs pays du continent noir, elle est retournée en France en sa qualité d’ambassadrice d’Ethiopie. Pour elle, cette période fut des plus épanouissantes de sa carrière, car elle affectionne de manière toute particulière la culture francophone.
En 2006, elle a été rappelée à Addis-Abeba où elle a pris la responsabilité du département Afrique au sein du ministère des affaires étrangères éthiopien. Cinq ans plus tard, elle a travaillé à l’ONU comme directrice du bureau de l’organisation à Nairobi au Kenya.
L’une des rares femmes Chefs d’Etat en Afrique
De nature assez réservée, Mme Sahle-Work n’avait pas vraiment d’ambitions politiques. Son seul souci était de représenter son pays bien comme il faut partout par où elle est passée. Néanmoins, la considération et la popularité dont elle jouit dans son pays la prédestinait déjà à assumer des responsabilités bien plus importantes qu’une représentation diplomatique.
C’est ainsi qu’elle va contribuer à la gestion des conflits politiques internes opposant les parties de la coalition au pouvoir à l’époque.
Ce fabuleux parcours va être couronné par l’accès à la présidence de l’Ethiopie en 2018. Un poste pour lequel elle fut nommée à l’unanimité. Les observateurs politiques internationaux ne furent point étonnés de cet évènement car Mme Sahle-Work entretint d’excellentes relations avec toutes les instances politiques éthiopiennes.
Considérée comme l’une des rares Chefs d’Etats femmes en Afrique, elle va sans doute inspirer beaucoup d’autres à suivre ses pas !
par amlf_admin_2010 | Mar 31, 2021 | Personnalités
Président du Bénin depuis le 6 avril 2016, Patrice Talon est un homme politique et homme d’affaires africain au parcours exceptionnel.
Dans cet article, nous vous dressons une biographie détaillée de celui qui fut classé par Forbes en 2015 comme le 15éme homme le plus riche d’Afrique subsaharienne francophone.
Des débuts très modestes
Patrice Talon est né dans une famille très modeste. Fils d’un cheminot, il obtient son baccalauréat à Dakar, suite à quoi il intègre l’université de cette même ville. Pour sa deuxième année d’étude en filière math-physique, il a passé un concours de pilote en ligne d’Air Afrique. Un rêve d’enfant qu’il n’a malheureusement pas pu concrétiser en raison de l’échec de sa visite médicale passée à la base aérienne de Digne en France.
Conscient de la nécessité d’explorer d’autres options, il s’installa à Paris où son sens des affaires a très vite fait surface. Ainsi, il débute en 1983 une activité de négoce des emballages et des intrants agricoles. Deux ans plus tard, il crée une société de distribution intercontinentale (SDI), chargée de fournir en intrants agricoles les producteurs de coton (une matière dont regorgent plusieurs pays d’Afrique notamment).
En 1990, la Banque Mondiale et dans le cadre de son accord pour libéraliser l’économie de l’Ouest Africain, a encouragé le Bénin à privatiser sa production de coton. En homme d’affaires affûté qu’il est, Mr Talon y a vu une réelle opportunité ! C’est ainsi qu’il a décidé d’implanter trois usines de coton dans son pays natal, malgré la présence de plusieurs concurrents.
Des affaires à la politique
Cumulant une fortune estimée à plus de 401 millions de dollars, Patrice Talon a petit à petit commencé à nourrir des ambitions politiques. C’est ainsi qu’il s’est présenté directement comme candidat aux élections présidentielles de 2016. Déclarant qu’il ne souhaitait être à la tête du pays que pour un seul mandat, il a terminé le premier tour des élections en étant deuxième, tout juste derrière le Premier ministre sortant Lionel Zinsou. Néanmoins, ses fortes relations avec les plus grands hommes d’affaires béninois, et le soutien qui lui fut témoigné par Sébastien Ajavon, l’autre candidat à la présidentielle, lui ont permis de terminer premier de cette échéance électorale.
Depuis 2016, Mr Talon est donc le président du Bénin, un pays qui compte beaucoup sur l’expérience et le parcours de cet homme d’affaires afin de connaître un redressement économique tangible.
En 2021, de nouvelles élections présidentielles vont avoir lieu au Bénin, et bien que Mr Talon ait déclaré qu’il ne souhaitait briguer qu’un seul mandat, tout porte à croire que c’est bien lui qui va être reconduit à son poste. En effet, la dernière révision de la constitution béninoise adoptée en novembre 2019 impose à tout candidat d’avoir le soutien d’au moins 10% du nombre total des députés et des maires avant de se présenter aux élections. Or les 160 députés et maires en poste actuellement font tous partie de la majorité présidentielle ! Les partis d’opposition n’ont quant à eux aucun élu !
par amlf_admin_2010 | Mar 29, 2021 | Personnalités
Né le 25 avril 1957 à Ouagadougou, Roch Marc Christian Kaboré est depuis le 29 décembre 2015 élu au poste de Président de la République du Burkina-Faso (anciennement Haute-Volta).
Découvrons ensemble le parcours de ce chef d’État.
Jeunesse et formation
Fils de deux enseignants, Roch Marc Christian Kaboré fait partie de l’ethnie mossi. Ses études primaires il lesta faites à l’école primaire publique Centre A dans la capitale burkinabaise, qu’il quitta pour un court passage à Tougan en 1968.
De retour à Ouagadougou, il obtient un certificat d’études primaires élémentaires, suite à quoi il s’ inscrit au collège Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle pour ses études secondaires. En 1972 il obtient le BEPC, puis le Baccalauréat trois ans plus tard.
Pour ses études universitaires, Mr Kaboré a choisi de s’établir en France. C’est ainsi qu’il rejoint l’université de Dijon pour un cursus en sciences économiques. En 1979, décroche une maîtrise en sciences économiques et gestion, puis un DESS en gestion en 1980. A cette époque, il rejoint la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France, qui milite pour une Afrique unifiée.
Début de carrière politique
Dès son retour au pays, Roch Marc Christian Kaboré s’engage activement dans la révolution sankariste, qui a permis à Thomas Sankara de prendre le pouvoir le 4 août 1983. En 1984, alors qu’il n’était âgé que de 27 ans, il fut nommé directeur général de la Banque internationale du Burkina. Un poste qu’il va occuper pendant 5 ans, jusqu’à ce que le Président Blaise Compaoré, le nomme à la tête du ministère des Transports et de la Communication. En reconnaissance de ses efforts, il fut reconduit dans ses fonctions en 1990 et nommé ministre d’Etat.
En 1994 et pour redresser leur situation économique défaillante, plusieurs États africains dont figure le Burkina Faso ont procédé à la dévaluation du Franc CFA. Les effets n’ont pas tardé à se faire sentir sur le niveau de vie des citoyens Burkinabais puisque les prix des matières essentielles ont doublé du jour au lendemain. Devant un tel dilemme, le Président Blaise Compaoré n’avait d’autre choix que de s’associer à un profil économique aguerri comme Mr Kaboré. C’est ainsi qu’il l’a nommé Premier ministre, puis conseiller spécial à la Présidence en 1996.
Président de la république
Après avoir occupé plusieurs postes politiques, Roch Marc Christian Kaboré fut nommé le 29 décembre 2015 comme Président du Burkina Faso. Il s’agit du troisième Président civil après Michel Kafando et Maurice Yaméogo.
Ce choix est dicté par l’expérience de ce personnage politique, mais aussi par ses bonnes relations même avec les parties en opposition avec le sien. C’est l’un des rares à faire l’unanimité chez les officiels et les citoyens burkinabais.
Son programme politique repose sur des axes très importants comme le combat contre le terrorisme et la relance économique du pays.
Très actif, Mr Kaboré est le quatrième Président africain à avoir le plus voyagé en cours d’année. Depuis 2016, il a visité de manière officielle 25 pays, et d’autres vont suivre bien-sûr.
par amlf_admin_2010 | Mar 27, 2021 | Personnalités
Félix Tshisekedi est né le 13 juin 1963 à Kinshasa. Président de la République Démocratique du Congo depuis janvier 2019, cet homme d’Etat est l’un des cinq enfants d’Etienne Tshisekedi, un autre homme politique bien connu au pays. Le 9 février 2020, il a été élu premier vice-président de l’Union africaine pour 2020 et président pour 2021. Retour sur sa vie et son parcours.
Les études et le parcours politique
Félix Tshisekedi a fait ses études secondaires et humanitaires à Kinshasa, anciennement Léopoldville. Il a également fait une formation en marketing et communication. Après avoir obtenu un brevet en marketing, il travaille dans les entreprises qu’il a créées avec des partenaires. Très jeune, il rejoint l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), exerçant différentes fonctions au sein du parti. Fin 2008, il est nommé secrétaire national chargé de l’extérieur et, en 2011, il est élu député à Mbuji-Mayi. Cinq années plus tard, en 2016, il est nommé secrétaire général adjoint du parti dirigé par son père. Sa montée en puissance se poursuit puisqu’il est élu à la présidence de l’UDPS en mars 2018, et choisi ainsi comme candidat du parti à l’élection présidentielle de décembre 2018.
Le 30 décembre 2018, Félix Tshisekedi est proclamé vainqueur aux élections présidentielles, crédité de 38,6% des suffrages, avec un taux de participation avoisinant les 47,5%. La Cour Constitutionnelle l’investit le 24 janvier 2019, ce qui a marqué la première passation pacifique du pouvoir dans la république Démocratique du Congo avec le président sortant Joseph Kabila. Une année plus tard, il est élu par ses pairs, premier vice-président de l’Union Africaine au terme du 32e sommet d’Addis-Abeba qui s’est tenu les 9 et 10 février 2020. Il a également été élu, par anticipation pour l’année 2021, président de la même institution régionale.
La jeunesse à Bruxelles
Nous vous le disions, Félix Tshisekedi est le troisième né d’une fratrie de cinq enfants. Son père, Etienne Tshisekedi, est un homme politique de grande envergure. Il est donc normal que Félix grandisse un peu dans son ombre. C’est lui qui fonde l’UDPS en 1982, un parti d’opposition à Mobutu Sese Seko, le président de l’époque. Plusieurs fois, Etienne sera incarcéré, ce qui oblige sa famille à quitter Kinshasa, direction un village de la province du Kasaï. Félix Tshisekedi doit alors interrompre sa scolarité à l’âge de 19 ans. A l’âge de 22 ans, il s’envole vers Bruxelles en compagnie de sa mère et de ses frères. C’est en Belgique qu’il fait des études de marketing et communication. C’est aussi en Belgique que Félix Tshisekedi milite contre le régime en place à Kinshasa. Ainsi, il se fait une place de plus en plus importante au sein du parti UDPS dont, rappelons-le, il prendra la direction.