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En novembre 2010, Alassane Ouattara est élu à la magistrature suprême de son pays, la République de Côte d’Ivoire. Souvent désigné par ses initiales, « ADO » est un brillant technocrate, en plus d’être un homme d’Etat à la carrière exceptionnelle.

Jeunesse et études

Né le 1er janvier 1942 à Dimbokro, Alassane Dramane Ouattara est marié et père de 4 enfants. Il est le fils de Dramane Ouattara, un enseignant et commerçant, et de Hadja Nabintou Ouattara, née Cissé. Il est également descendant de l’empereur Sékou Oumar Ouattara, le premier roi de la dynastie des Ouattara de l’empire Kong, qui vécut de 1665 à 1745. Alassane Ouattara fait ses études primaires en Côte d’Ivoire, avant de partir au Burkina Faso pour suivre ses études secondaires en Haute Volta. En 1962, il y obtient, brillamment, son Baccalauréat série mathématiques élémentaires, et décroche une bourse américaine pour poursuivre ses études aux Etats-Unis. Il s’inscrit alors à l’Institut de Technologie de Drexel, puis à l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie. Il en sort avec un « Master in Economics » en 1967.

La carrière d’économiste

Après avoir obtenu son « Master in Economics » de l’Université de Pennsylvanie, Alassane Ouattara intègre le Fonds Monétaire International (FMI) en 1968 en tant qu’économiste. Il continue pourtant ses études, obtenant un Doctorat d’Etat en sciences économiques en 1972. Une année plus tard, en 1973, il intègre la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Paris. A tout juste 40 ans, il devient vice-gouverneur de cette institution en 1982. « ADO » revient au FMI en novembre 1984, occupant la haute fonction de Directeur Afrique. Et en octobre 1988, il prend la tête de la BCEA, succédant à Abdoulaye Fadiga.

Le parcours politique

C’est en avril 1990, époque durant laquelle la Côte d’Ivoire traverse une crise sans précédent, que le président de la république Félix Houphouët-Boigny fait appel à Alassane Ouattara pour occuper le poste de Président du Comité Interministériel de Coordination du Programme de Stabilisation et de Relance Economique. La même année, le 7 novembre 1990, il devient le premier économiste à accéder au poste de Premier ministre en Côte d’Ivoire. Il sera chef du gouvernement de 1990 à 1993, une période où il s’attellera à assainir les finances publiques de la république, et à relancer l’économie par le biais d’une politique de rigueur budgétaire. Après le décès du président Houphouët-Boigny le 7 décembre 1993, Alassane Ouattara retourne au FMI, où il est nommé Directeur Général Adjoint en juillet 1994.

5 ans plus tard, en juillet 1999, il met fin à son engagement auprès du FMI pour rentrer en Côte d’Ivoire, où il est élu, lors d’un congrès extraordinaire, président du parti du Rassemblement des Républicains (RDR). « ADO » se porte alors candidat aux élections de 2010. Il est élu président de la République de Côte d’Ivoire avec un peu plus de 54% des voix, et est investi le 21 mai 2011 à Yamoussoukro, en présence de nombreux chefs d’Etat et de gouvernements étrangers. A sa prise de pouvoir, Alassane Ouattara mène une politique libérale et interventionniste pour relancer l’économie du pays, alors à l’agonie. Ainsi, l’administration qu’il met en place investit lourdement dans la réhabilitation d’infrastructures, tout en encourageant les investissements dans le pays.

En 2015, Alassane Ouattara est réélu au premier tour de l’élection présidentielle avec 84% des voix. Toutefois, il annonce qu’il n’a pas l’intention de se présenter pour un troisième mandat. C’est ainsi que le Premier ministre de l’époque, Amadou Gon Coulibaly, est désigné candidat de la majorité à l’élection présidentielle de 2020. Cela dit, ce dernier meurt peu de temps avant la tenue des élections, ce qui pousse « ADO » à revenir sur sa décision, emportant le scrutin avec 95% des suffrages au premier tour. Il arrive aussi à conserver sa majorité à l’Assemblée nationale lors des élections législatives de l’année suivante.

L’architecte du processus de réconciliation et des réformes économiques et agraires en Côte d’Ivoire

En 2011, Alassane Ouattara arrive au pouvoir dans un contexte où son pays a été divisé par plusieurs mois d’une crise sans précédent ayant causé la mort de près de 3 000 personnes. Dès son investiture, il affiche sa détermination à rétablir la sécurité et à réconcilier les Ivoiriens, prononçant une allocution le jour de l’arrestation de Laurent Gbagbo, dans laquelle il annonce la création d’une « commission vérité et réconciliation ». L’objectif de la commission est de rétablir la vérité sur les massacres et les crimes commis durant la crise. « ADO » appelle également les citoyens à s’abstenir de tout acte de représailles et de violence.

Sur le plan économique, Alassane Ouattara hérite d’un pays en crise, où la croissance a chuté à -8%, notamment en raison de la crise et de l’arrêt des exportations du cacao qu’elle a causé. Il propose alors un plan d’urgence de 45 milliards de francs CFA, et lance la réforme de la filière café-cacao à partir de janvier 2012. A cette époque, cette filière représente environ 40% des exportations du pays, et 10% de son PIB. L’objectif de la stratégie est de relancer l’économie agricole par le biais de l’augmentation de la production et du rendement des plantations. Les résultats de la réforme sont à la hauteur des attentes placées en elle, puisqu’elle a permis d’alléger la dette extérieure de l’Etat.

Poursuivant sa politique de réformes économiques, Alassane Ouattara met en œuvre plusieurs plans, dès 2013, pour poursuivre la réhabilitation des infrastructures publiques, et renforcer le secteur agricole afin d’augmenter le revenu des paysans. L’objectif annoncé est de réduire le taux de pauvreté, et de permettre l’émergence de la classe moyenne ivoirienne. C’est ainsi que le taux de pauvreté passe de 51% en 2011 à 46% en 2015, puis à 37% en 2018. Le revenu national brut par habitant a, quant à lui, augmenté de 36% entre 2011 et 2018.

Alassane Ouattara : les distinctions honorifiques

Au cours de sa longue et prolifique carrière politique et d’économiste, Alassane Dramane Ouattara a reçu de nombreux prix et distinctions, aussi bien au niveau national qu’international :

  • Collier et grand-croix de l’ordre national de Côte d’Ivoire ;
  • Grand-croix de l’ordre national du Bénin ;
  • Grand officier de l’ordre national de Côte d’Ivoire ;
  • Commandeur de l’ordre national du Lion du Sénégal ;
  • Commandeur de l’ordre du Mono du Togo ;
  • Commandeur de l’ordre national du Niger ;
  • Grand-Croix de la Légion d’Honneur française ;
  • Grade Extraordinaire de l’Ordre National du Mérite libanais ;
  • Wissam Al Mohammadi du Royaume du Maroc ;
  • Gouverneur honoraire de la BCEAO ;
  • Docteur honoris causa de l’université d’Abomey-Calavi ;
  • Docteur honoris causa de l’Académie nigériane de défense ;
  • Docteur honoris causa de l’université des femmes Sookmyung (Corée du Sud).