Sous Mohammed VI, le Maroc a réussi à construire un vrai leadership sur le continent africain. Aujourd’hui, les observateurs parlent d’une puissance africaine. Comment le pays a-t-il pu réorienter sa stratégie pour devenir la force africaine que l’on connait actuellement ? La réponse dans la suite.
Une dynamique à l’œuvre depuis des années
Depuis le début du règne du roi Mohammed Vi en 1999, force est de constater qu’il y a eu une réorientation de la politique africaine du royaume. A l’époque, la politique africaine du Maroc n’avait pas de direction claire. On n’avait effectivement du mal à identifier les contours de cette stratégie, pour qu’il y en ait eu une. On parlait plutôt d’une diplomatie de niche. La situation a beaucoup changé depuis. Aujourd’hui, on parle de leadership diplomatique marocain en Afrique. Une réussite dont les premiers signes se sont dessinés en 2017, année qui a marqué le retour du Maroc au sein de l’Union africaine. Une décision qui a suscité un appui croissant des Etats africains à la reconnaissance de la marocanité du Sahara. En effet, rien qu’en 2020, 15 pays africains ont ouvert un consulat dans les provinces du sud du royaume.
Une stratégie indirecte
Depuis l’intronisation de Mohammed VI, le royaume du Maroc mène une offensive de charme vers l’Afrique, en travaillant sur son intégration au sein du continent en tant que puissance africaine. Cette intégration a été basée sur le levier diplomatique, à travers une stratégie indirecte, ou l’art d’utiliser la diplomatie de manière offensive, sans pour autant entrer en conflit avec l’adversaire. Dans le cas du Maroc, cet adversaire n’est autre que le Front Polisario et les Etats qui le soutiennent. La grande réussite du Maroc à ce niveau est d’avoir réussi à neutraliser ce dernier via la multiplication des moyens de dissuasion diplomatique, une stratégie qui contraste clairement avec celle du passé.
40 visites d’Etat sur le continent africain
Le chiffre est en soi assez éloquent : entre 2001 et 2016, le roi Mohammed VI a effectué une quarantaine de visites d’Etat en Afrique, instaurant de nouveaux cadres de coopération multisectoriels. Cela fait suite aux anciennes accusations selon lesquelles le Maroc se contentait de défendre ses intérêts territoriaux au prix d’une vision solidaire avec l’Afrique. La réponse du royaume a été de dire que la défense de ses intérêts n’était pas incompatible avec l’expression d’une solidarité africaine. C’est ainsi que le pays s’est engagé sur la voie de la diplomatie bilatérale, un cadre propice au réengagement progressif du Maroc sur le continent.